La parole est à vous : Christian Debieuvre

Christian, présentez-vous. 

Je suis Directeur Général Adjoint au sein de la ville de Cavalaire depuis 2022. Une de mes principales fonctions est la direction du projet Ecobleu.

Le projet de la future capitainerie a obtenu le label BDM – niveau argent, en quelques mots, c’est quoi le label BDM ? 

Ce label est attribué par un jury composé d’experts (architectes, bureaux d’études techniques, Economistes de la constructions, Ecologues etc… ). Il encourage l’éco-construction et est souvent pris en compte dans l’attribution des aides publiques. Il encourage les maitres d’ouvrage à rechercher un équilibre entre les aspects économiques, environnementaux et sociaux.

Trois phases sont prises en compte :

• La conception,
• Les travaux,
• L’exploitation du bâtiment

Hier, c’est la phase conception qui était jugée. L’évaluation reposait  sur une grille d’évaluation qui comporte de nombreuses thématiques telles que la cohérence architecturale, le choix des matériaux utilisés, la co-construction du projet avec ses utilisateurs, la sensibilisation à la protection de l’environnement et bien d’autres sujets qui ont ainsi été étudiés et notés. La grille d’évaluation relative à la capitainerie a permis d’obtenir 59 points

Après analyse du dossier le jury demande  à l’équipe projet de le présenter. Cette présentation nous a permis d’obtenir des points supplémentaires. Pour mémoire 60 points minimums sont nécessaires pour obtenir le niveau argent.

Qu’est-ce qui, selon vous, a fait la différence lors du passage devant le jury pour obtenir les 10 points bonus et atteindre le niveau Argent ?

Outre la qualité architecturale de la capitainerie et les matériaux utilisés les membres du jury ont apprécié la qualité du projet Ecobleu dans son ensemble et ont souligné particulièrement:

• La pertinence du partenariat avec le domaine du Rayol Canadel,  du choix des végétaux, et la végétalisation du port en génaral,
• L’installation de nurserie à poisson dans le port,
• L’utilisation de l’eau usée traitée de la station d’épuration pour l’arrosage des végétaux,

Enfin, le fait que la capitainerie et la halle des pêcheurs réunies produisent  plus de 100 mégawatt pour 30 consommés a été pris en considération.

Le jury a souligné la cohérence entre le projet de la capitainerie et celui du cœur de ville. Comment cette articulation a-t-elle été pensée dès la conception ?

Au-delà de la cohérence entre les deux projets c’est la notion de projet de territoire qui a été un vrai plus dans le cadre des échanges avec le jury.

En ce qui concerne la cohérence entre le projet Ecobleu et le projet Cœur de ville elle a été facilitée par des calendriers qui étaient assez proches. La transversalité entre les services de la ville et de la SPL a été un véritable atout. Elle a été conjuguée à l’organisation de plusieurs comités techniques au cours desquels nos maitre d’œuvre ont pu échanger.  

Quels défis avez-vous rencontrés pour répondre aux critères exigeants du label BDM, notamment en matière de confort, d’énergie ou de gestion des ressources ?

La capitainerie est un bâtiment opérationnel. Les agents portuaires doivent pouvoir surveiller les bassins en permanence, ce qui implique de larges baies vitrées ouvertes sur le port. Or, un bâtiment labellisé BDM doit protéger ses utilisateurs  du soleil, par exemple avec des combrières orientables. Ce dispositif réduit la visibilité sur les bassins. Des arbitrages ont donc dû être faits et des mesures compensatoires trouvées pour atteindre les 60 points.

La saisonnalité d’une partie du bâtiment, notamment des sanitaires et des commerces était également un sujet complexe. Trouver le juste équilibre entre le confort des usagers, la nécessité d’être vertueux en matière d’économies d’énergies et le juste dimensionnement des équipements, tout en respectant un budget défini a été un véritable challenge pour nos maitre d’œuvre.

Ce label valorise aussi les démarches innovantes. Quelles innovations spécifiques le projet de la Capitainerie intègre-t-il ?

La réalisation d’un bâtiment en milieu marin nécessite l’emploi de matériaux spécifiques normés. La marge de manœuvre sur la capitainerie était donc limitée. Nous avons mis en exergue les innovations envisagées dans le cadre plus large du projet Ecobleu.

La réutilisation des eaux usées traitées de la station d’épuration, l’utilisation d’un karcher d’eau de mer, l’étude en cours pour l’achat d’un desalinisateur d’eau de mer et le système de « bateaux connectés » qui permet de récompenser les plaisanciers qui naviguent régulièrement ont étés des actes appréciés.